PDCA : l'hara-kiri du Kaizen
Le PDCA n’est pas une simple To Do List. Découvrez comment ce cycle d’amélioration continue — Plan, Do, Check, Act — devient un levier puissant de performance durable en Lean management et excellence opérationnelle.
Jérémy CHEVALIER
7/1/20252 min read


Tout le monde en parle. Peu savent VRAIMENT l’utiliser.
Le PDCA, c’est la base de l’amélioration continue… mais souvent, c’est aussi le premier outil massacré dans les entreprises.
Et non : ce n’est pas juste une To Do List griffonnée sur un coin de paperboard.
Le PDCA est une démarche structurée, puissante et itérative — autrement dit, un vrai levier de performance quand il est appliqué correctement.
⚙️ PDCA, c’est quoi au juste ?
Le cycle PDCA (Plan – Do – Check – Act) est une méthode d’amélioration continue conçue dans les années 1930 par Walter Shewhart, puis popularisée par W. Edwards Deming dans les années 1950.
Son principe :
Planifier, faire, vérifier, ajuster… puis recommencer.
Une boucle vertueuse d’apprentissage et de progression continue.
Les 4 étapes du PDCA :
Plan (Planifier) → définir le problème, les objectifs et les actions à mener.
Do (Déployer) → exécuter le plan, mettre en œuvre les solutions.
Check (Contrôler) → mesurer les résultats obtenus, les comparer aux attentes.
Act (Ajuster) → standardiser ce qui fonctionne, corriger ce qui ne marche pas, puis relancer le cycle.
🚨 Le problème : le PDCA mal compris
Trop souvent, le PDCA est réduit à une simple succession d’actions.
On le “remplit” pour dire qu’on le fait, sans réelle démarche d’analyse ou de pilotage.
Résultat : un outil stratégique transformé en To Do List administrative.
Et le premier à sauter, c’est toujours le P.
Pas d’analyse, pas de cadrage, pas de vision claire.
On “fait pour faire”.
On agit dans l’urgence.
Et très vite, on tombe dans ce que j’appelle la culture pompier :
Tout est urgent, rien n’est anticipé, et tout le monde finit sur les rotules. 😩
🔁 Le cycle incomplet : un piège classique
Autre erreur fréquente : oublier le Check et le Act.
Ta planif’ est nickel, ton déploiement impeccable… mais ensuite ? Silence radio.
Pas d’analyse, pas de retour d’expérience, pas d’ajustement.
Et sans rétroaction, il n’y a ni apprentissage, ni pérennité.
Pas d’analyse = pas d’ajustement
Pas d’ajustement = pas de progrès durable
Pas de progrès durable = tu recommences tout dans deux mois. 😤
Le PDCA n’est pas un projet ponctuel.
C’est un système vivant : il se nourrit du feedback et s’améliore à chaque boucle.
💡 Chaque lettre compte
Le PDCA n’est pas symétrique :
Le Plan est la phase la plus longue et la plus stratégique.
Le Do demande de la rigueur d’exécution.
Le Check exige de l’honnêteté et des données fiables.
Le Act demande du courage managérial.
Mais toutes les lettres sont indispensables.
En retirer une, c’est transformer la roue en triangle.
🚀 Le vrai esprit du PDCA
Le PDCA n’a rien d’une contrainte administrative.
C’est un outil de réflexion, de stabilisation et de progrès collectif.
C’est aussi la meilleure antidote à la culture du “réagir vite” sans jamais apprendre.
Le Lean, la qualité, l’Excellence Opérationnelle — tout repose sur cette logique d’itération continue.
Le PDCA, c’est le moteur du Kaizen :
apprendre, corriger, standardiser, puis recommencer.
🧩 En résumé
Le PDCA n’est pas une To Do List : c’est un cycle d’apprentissage.
Sauter le “P” ou le “CA”, c’est condamner la démarche à l’échec.
Chaque étape a un rôle clé : comprendre, agir, vérifier, consolider.
Un PDCA complet = un système qui apprend et s’améliore durablement.
