Gemba Walk : entre balade d’ego et pratique de leadership
Le Gemba Walk, c’est bien plus qu’une promenade d’usine. Découvrez comment observer, écouter et agir au plus près du terrain pour une performance durable.
Jérémy CHEVALIER
7/4/20252 min read


Aaaah, le Gemba Walk 🚶♂️
Cette marche quasi mystique dont tout le monde parle, mais que peu comprennent vraiment.
Parce que, soyons honnêtes : le Gemba Walk est sans doute l’un des outils les plus mal compris du Lean.
Et les clichés ont la vie dure…
Alors aujourd’hui, on va en dézinguer deux qui font particulièrement mal à la culture terrain 👊
❌ Cliché n°1 : « Se balader dans l’atelier pour montrer qu’on s’intéresse »
C’est la version “management de façade”.
Le manager déambule, café à la main, hochant la tête d’un air faussement concerné.
Deux-trois blagues, un regard sur les tableaux de bord, et hop — il repart, satisfait d’avoir « pris le pouls du terrain ».
En réalité ?
Il n’a pas pris le pouls, il a juste pris l’air.
Les irritants du quotidien, les gaspillages invisibles, les frustrations des opérateurs… rien de tout ça n’a été entendu.
Mais la case est cochée : on a fait un Gemba Walk.
Pendant ce temps, dans les ateliers, on entend déjà le refrain :
« Ça sert à rien, de toute façon… On lui remonte les problèmes, il fait semblant d’écouter, et y a jamais rien qui change. »
Et là, t’as perdu.
Pas seulement la crédibilité du rituel, mais surtout la confiance du terrain.
❌ Cliché n°2 : « Venir avec sa check-list pour chercher le coupable »
Version “inspection militaire”.
Le manager arrive en mode contrôle qualité, check-list à la main, regard perçant, et une seule idée en tête : trouver le fautif.
Résultat ?
Ambiance tendue, équipes sur la défensive, regards qui fuient, méfiance généralisée.
Bref… zéro valeur ajoutée.
Le Gemba Walk n’est pas une ronde technique.
C’est un acte de leadership humble et curieux, pas un interrogatoire.
Le vrai Gemba Walk : une pratique d’apprentissage
Le Gemba Walk, ce n’est pas une promenade.
C’est une pratique structurée et intentionnelle.
Tu vas là où la valeur est créée (ou détruite…), tu écoutes, tu observes, tu questionnes.
Et surtout : tu apprends.
Un bon Gemba Walk, c’est une démarche sincère pour :
✅ comprendre les problèmes réels (pas ceux du PowerPoint),
✅ détecter les gaspillages,
✅ voir les écarts entre la réalité et le standard,
✅ et créer un climat de confiance propice à l’amélioration.
Parce que sans confiance, il n’y a pas d’apprentissage.
Et sans apprentissage, il n’y a pas d’amélioration continue.
Le vrai bénéfice : reconnecter le management à la réalité
Un bon Gemba Walk, c’est une bouffée d’air frais pour le système.
Les opérateurs parlent, les irritants remontent, les décisions se basent sur du concret, pas sur des moyennes Excel ou des camemberts Power BI qui masquent plus qu’ils n’éclairent.
Tu retrouves enfin la réalité du flux : les vrais problèmes, les vraies contraintes, les vrais leviers d’amélioration.
Et ça, c’est de la performance durable.
