Du bleu de travail au CoDir, mais toujours les pieds sur terre
Du bleu de travail au CoDir, découvrez comment un parcours ancré dans le terrain forge un management plus humain, plus pragmatique et plus efficace.
Jérémy CHEVALIER
7/31/20253 min read


On parle souvent de “prise de hauteur” quand on grimpe dans l’organigramme.
Mais si tu veux que ton management ait du sens, commence déjà par garder les pieds sur terre.
Parce que les meilleurs dirigeants, ce ne sont pas ceux qui ont la plus belle vue depuis le CoDir.
Ce sont ceux qui n’ont jamais oublié d’où ils viennent.
🚿 De la plonge au CoDir : un parcours ancré dans le réel
J’ai commencé ma carrière les mains dans la mousse et la sueur :
à la plonge, dans la restauration,
comme opérateur, dans le pharmaceutique,
et comme ouvrier, dans la métallurgie.
Et à force d’enchaîner les postes, j’ai découvert :
les tâches répétitives,
les cadences imposées,
l’esprit qui passe en mode automatique,
l’absence de communication venant d’en haut,
et surtout, une montagne d’irritants invisibles que je repérais en silence.
Déjà à l’époque, sans le savoir, je faisais du Lean instinctif.
Je cherchais comment faire mieux, plus simple, plus fluide.
Comment optimiser les processus sans déshumaniser le travail.
🎓 Des études, oui. Mais pas pour devenir hors-sol.
Quand j’ai décidé de reprendre mes études, je l’ai fait en alternance.
Parce que je ne voulais pas devenir un théoricien déconnecté.
Je voulais comprendre, tester, confronter les idées aux faits.
Et cette logique, je ne l’ai jamais lâchée : penser, tester, ajuster.
C’est la base de toute Excellence Opérationnelle crédible.
🏢 Puis vint le CoDir… et le grand écart.
Une fois arrivé en Comité de Direction, j’ai découvert un autre monde :
les jeux d’égo inutiles,
les réunions à rallonge,
les PowerPoints jolis… mais stériles,
les décisions déconnectées du terrain,
et les reportings qui nourrissent d’autres reportings.
Bref, beaucoup de paroles, peu de terrain, et encore moins d’actions concrètes pour aider ceux qui créent la valeur.
💥 La révélation : ma plus grande force venait du terrain
Je me suis alors rendu compte de la chance que j’avais eue de commencer comme ouvrier.
(Bon, ok, on en reparle à la retraite 😅)
Parce que :
quand t’as connu la sueur avant la clim’,
l’usure avant l’ergonomie,
et que t’as compris que l’Excellence Opérationnelle ne se décrète pas, mais se construit,
… tu développes trois réflexes puissants.
1️⃣ Tu parles le même langage que les équipes
Quand t’as vécu les process, les contraintes, les imprévus, tes propositions sonnent juste.
Elles sont pertinentes, crédibles, ancrées dans le réel.
Tu n’es pas “celui qui vient observer”, tu es celui qui comprend.
Et ça, sur le terrain, ça change tout.
2️⃣ Tu fais le lien entre stratégie et opérationnel
Tu sais ce que vaut une décision prise sans écouter le terrain : pas grand-chose.
Tu comprends comment une orientation stratégique impacte directement un poste de travail, une cadence, une charge, une journée.
Tu deviens le traducteur entre la vision d’en haut et la réalité d’en bas.
Et c’est là que se crée la valeur.
3️⃣ Tu fédères vraiment
Les équipes te reconnaissent.
Parce que t’as été à leur place.
Tu sais ce que c’est que :
finir un shift sous pression,
gérer les imprévus à 10 minutes de la fin,
subir une décision “venue d’en haut” sans logique terrain.
Résultat : ta parole porte, ton leadership rassemble, et ton management agit.
🧭 En conclusion
Oui, j’ai peut-être quitté la chaîne pour le CoDir.
Mais je n’ai jamais quitté le terrain.
Parce qu’au fond, le vrai rôle du management, c’est simple :
Réduire les irritants de ceux qui créent la valeur.
Pas les agacer avec des process inutiles.
Et ça, aucun diplôme ne t’y prépare.
C’est une conviction qui vient du terrain, de la sueur et du bon sens.
